Reflexionen über meinen Unterricht in der 13.Klasse

Eintrag 25


Jean-Pol Martin
20.02.2000

 

Meine Arbeit im LK-13 seit dem letzten Tagebucheintrag im Dezember 1999

Im Dezember 1999 hatte ich bereits beschrieben, wie sehr mich die jetzige Klasse (12 Mädchen, 7 Jungen) anregt und beflügelt. Nachdem wir unseren „Durchzieher“ durch die Geschichte vom Mittelalter bis zum 19. Jahrhundert durchgeführt hatten, hatte ich jedem Schüler eine Literaturgeschichte des 20. Jahrhunderts (Mitterand, Fernand Nathan) geschenkt. Ich hatte die Hoffnung, dass das schöne Buch uns alle motivieren würde, ganz in das 20. Jahrhundert einzutauchen. Diese Vermutung hat sich mehr als bestätigt. Mit diesem Kurs erlebe ich Stunden, wie ich sie in dieser Intensität bisher noch nie erlebt habe. Wir haben die „Belle époque“ mit ihrer luxuriösen Ambiente kennen gelernt, wir haben uns mit dem ersten Weltkrieg befasst und uns mit Guillaume Apollinaires sowie Marcel Prousts Gedanken vertraut gemacht. Wir haben Gedichte nach Apollinaires Muster verfasst und festgestellt, dass am Anfang des 20. Jahrhunderts das Problem der Identität sich akut stellt. Ein kohärentes Ich scheint es kaum noch zu geben. Proust findet dieses Ich noch in der Erinnerung, außerhalb der Zeit. Aber die äußere Welt ist so chaotisch, dass  von außen keine identitätsstabilisierende Struktur entnommen werden kann. Dies ist besonders sichtbar in der Malerei, man denke an den Kubismus mit der Darstellung des fragmentarischen Ichs. Im Unterricht stellt sich nun die Frage, was denn Identität sei!

Hier das Blatt, das ich am letzten Dienstag im Unterricht ausgeteilt habe:

 

La conception du moi  à travers l’histoire et notre réflexion en cours
(15.02.2000)

 Ce qui a été dit en classe :

 Tout d’abord il a été constaté à partir de la lecture de différents textes d’élèves, notamment de celui de Ludwig Klam que chaque individu emploie des métaphores qui lui sont propres et ont une signification pour lui. Quand on interprète un texte – surtout de caractère poétique, c’est à dire ambigu – on projette son propre monde dans ce texte. Cela montre que chaque individu est un cosmos particulier, difficile à déchiffrer pour les autres. Cela pose le problème de la langue : Comment parler pour que les autres me comprennent ? Quelles métaphores utiliser pour être compris ? Est-ce que je veux être compris ? Est-ce que je me comprends moi-même ? N’y a-t-il pas, dans mon texte, un message caché que les autres comprennent mais qui m’est indéchiffrable à moi-même? Ludwig Klam a-t-il lui-même compris toutes le dimensions de son propre texte ?  Quand je parle, peut-être que je dévoile plus sur moi aux autres que je suis capable moi-même de comprendre sur moi. Cela pose aussi le problème de l’identité : Qui suis-je ? Est-ce que ce que je présente aux autres correspond à l’image que je me fais de moi ?

 Identité  (Défnition) :  Du point de vue des sciences de la cognition on entend par « identité » l’ensemble ordonné des cognitions dont l’individu dispose sur lui-même : par exemple le métier, le statut social, la structure familiale, les traits de caractère stables etc.

  

Quelle est mon identité ? Qu’est-ce que le moi ? Qui suis-je ?

 -          Arthur Müller

Identité : Il existe un noyau fixe et autour de ce noyau un ensemble mobile, lié au noyau et tirant de celui-ci  sa stabilité. Ce noyau est constitué de principes irréductibles (système de valeurs). Pour Arthur ces principes sont sa volonté de faire le bien et d’influencer de facon positive le monde.

-          Markus Herrmannsdörfer

Il approuve le modèle arthurien. Pour Markus les principes constituant le noyau dur sont basés sur la raison. Mais pourquoi est-il basé sur la raison et quels sont ces principes ?

-          Marion, Karin et al .

Le noyau lui-même n’est pas fixe mais change en fonction de l’environnement. Il évolue aussi au cours du développement de l’individu.

-          Barbara Stockmeier

Approuve le système d’Arthur mais a des difficultés à expliquer pourquoi.

-     Quelques élèves

Considèrent cette réflexion comme superficielle. Il s’agit d’une pseudoréflexion ne s’appuyant pas sur des faits.

  

Moi cohérent ou moi fragmentaire ?  Le problème d’une identité stable et cohérente à travers les époques.

1. Contexte historique

Dans les époques à système de valeur et à organisation sociale stable et cohérent, le problème du moi et de l’identíté se pose peu à l’individu. C’est ainsi qu’au Moyen-âge la religion et la structure sociale fixe, cohérente, inamovible imposaient à l’individu dès sa naissance un système de valeurs et le rôle qu’il aurait sur terre et après la mort. Il suffisait donc à chacun de se couler dans le moule qu’on lui présentait. La question d’une identité qu’il pourrait développer individuellement ne se posait pas. Puis vient la Renaissance impliquant un changement de paradigme : brusquement l’homme a une individualité sur laquelle il a lui-même un pouvoir. Il est responsable de ce qu’il devient. Par ailleurs il se trouve confronté à plusieurs types d’interprétation du monde (Ptolémée/Copernic) et au moins deux religions (catholicisme/protestantisme). Les métiers changent, la vision géographique, biologique, philosophique est bouleversée. A cette époque on ne vous offre pas un moule tout fait et il est plus difficile de se constituer une identité stable. Le 17e siècle offre à nouveau un cadre préétabli, imposant un rôle familial et social à l’individu sans qu’il puisse avoir influence sur ce rôle.

2. Littérature et art

Au 18e siècle la religion et les structures sociales sont remises radicalement en question. On se trouve donc de nouveau dans un changement de paradigme. Au début du 19e siècle le mouvement romantique essaie de réagir contre cet effondrement de la religion et des valeurs traditionnelles. Il cherche dans un monde imaginaire idéalisé (exotisme géographique ou idylle moyen-âgeuse) des valeurs et une société cohérentes qu’il ne trouve pas dans la réalité (science démystifiant les religions, industrialisation détruisant le « paradis » naturel). Dans ce monde imaginaire le moi est encore unique et cohérent. En opposition aux romantiques, les réalistes et naturalistes décrivent la société pour la critiquer et pour essayer de l’améliorer (Balzac, Zola). Les réalistes sont indifférents à la question de leur propre identité. Ils concentrent leur réflexion sur la description de la société. Au début du 20e siècle des poètes décrivent le monde extérieur dans son incohérence et son caractère chaotique (Guillaume Apollinaire). Les écrivains et poètes qui se penchent sur leur moi tentent de s’examiner eux-même pour retrouver en eux une cohérence qu’ils ne trouvent pas à l’extérieur d’eux. Ce mouvement est facilité par les travaux de Freud sur le subconscient, c’est à dire la partie inconnue de l’individu lui-même.  

-          Un écrivain qui essaie de se construire une identité à partir de la mémoire, c’est Proust. Lui-même étant juif et homosexuel avait dans la France du début du 20e siècle particulièrement de raisons de se poser des problèmes d’identité! Pour Proust il existe une « réalité » extérieure au temps et permettant au « vrai » moi de trouver refuge et bonheur. Ce monde lui apparaît à certains moments, lorsqu’un phénomène sensoriel unifie des situations séparées dans le temps (par exemple en mangeant une madeleine).  

-          Qu’en est-il des peintres ? (Marion et Karin répondront à cette question). 

-          Qu’en est-il d’un écrivain comme Paul Claudel ? (Anita Hiermeier nous informera sur cet auteur). 

-          Qu’en est-il des surréalistes ?  (Ludwig Klam et Arthur Müller développeront ce thème). 

-          Qu’en est-il de Camus (Markus Rohn, Michaela Hauf) ? 

-          Qu’en est-il des existentialistes (Susanne Schödl et Markus Herrmannsdörfer) ?

  

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui nous avons une situation analogue à celle du début du 20e siècle. Contrairement à la génération de vos parents, votre génération ne trouve pas de structures toutes faites leur offrant à la fois un système de valeurs, un métier stable et clairement défini, un type de vie familiale fixe. Comme on ne vous offre pas de plan de construction, il faut vous-même inventer de facon active votre vie professionnelle, familiale et votre système de valeurs.

Question subsidiaire :

Pour moi la séance de vendredi dernier a été décisive en ce qui concerne le progrès dans notre réflexion. Dans quelle mesure les élèves considérant celle-ci comme superficielle ont-ils eu, sans le savoir, une part importante à ce progrès ? Pensez aux processus dialectiques!

  


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